vendredi 29 janvier 2016

La ruse du petit coléoptère

La principale passion de nos deux chiens en promenade est de creuser des trous. Ce faisant, ils ont délogé un petit coléoptère noir caché sous les ardoises. L’ont-ils tué ? Il a une tâche rouge sang bien visible sur lui.

Non, il a simplement utilisé sa ruse. Comme les lézards abandonnent un bout de leur queue pour distraire les prédateurs, ce scarabée sécrète une goutte rouge d’hémolymphe quand il se sent menacé, d’où le nom commun de crache-sang donné au Timarcha tenebricosa. Le nom anglais de ce coléoptère est « bloody-nosed beetle » ou « scarabée qui saigne du nez » et fait référence à ce même comportement défensif. Les coccinelles utilisent aussi cette ruse.

Bien vivant, il continue ensuite tranquillement sa route.

Timarcha fait référence à la dignité des censeurs à Athènes et Rome dans l’Antiquité, sans doute à cause de sa taille et de sa démarche lente ; tenebricosa pour sa couleur noire.
Il a des antennes à gros articles qui le différencient des scarabées, ses élytres sont soudés et il ne possède pas en dessous d’ailes membraneuses, il ne peut donc pas voler, c’est un éternel marcheur. Principalement nocturne, il n’est cependant pas rare de le croiser dans la journée.

Exclusivement herbivore, sa présence semble surtout conditionnée par celle de sa principale source de nourriture, les gaillets, comme le gaillet gratteron (Galium aparine) ou l’aspérule odorante (Galium odoratum).
Cette plante serait ainsi nommée car il contient des enzymes (présure) qui font cailler le lait, mais cette explication est contestée. Les plantes de cette famille produisent aussi des substances toxiques dont le Timarcha s’accommode apparemment très bien.

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