lundi 21 septembre 2015

Un trast dé mai

Continuons notre découverte de la langue d’Oc et, après le Sé canto d’hier, parlons du mot trast.  « Un trast de mai» (une vieillerie de plus), voilà ce qu’aurait pu dire mon grand-père et que mon mari (néerlandais naturalisé occitan) dit parfois quand je reviens d’une brocante.
Les belges diraient un brol.
Pour être un bon trast, il faut en plus que ce soit inutile, ou au minimum désuet, et d’une certaine taille: c’est donc une vieillerie qui va, en plus, encombrer.
 
L’étymologie est très intéressante. Voici ce que nous en dit Monsieur Geuljans sur le site : http://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/trast/
« Trast « soupente, galetas » du latin transtrum « poutre transversale », sens conservé en wallon. En Occitanie c’est ce qui se trouve au-dessus des poutres du plafond: le grenier, et ce qui  intéresse  les chineurs, les vieux objets, les vieux meubles, les guenilles, etc. En généralement utilisé au pluriel,  trastes, car les greniers en contiennent rarement un seul! 
Le mot a existé en ancien français, mais a dû céder la place à tréteau. Le catalan l’a également conservé: traste « meuble, ustensile de cuisine » et espagnol trasto « chose inutile ». Anglais transom « linteau », ancien anglais « poutre », breton treûts, trest.
Dans le Tarn on traite aussi de trastes des  personnes chétives. » Vestige probable du temps où les gens souffreteux, souvent les personnes âgées, étaient inutiles et à la charge de la famille.

Cela dit, tout est très relatif, ainsi, un objet qui pour vous est une merveille à restaurer sera un trast pour d’autres, qui ont certainement le garage plein de ce que vous-mêmes considérez comme tel.
Voici le dernier trast que j’ai acheté dimanche :


Pas très encombrant direz-vous. Oui, mais il vient s'ajouter à ma collection de porte piques à escargots (environ 15)... Faut-il préciser que nous ne mangeons jamais d'escargots?


English translation being done.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire